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Questions de réglementation 2019 - numéro 3

Aliments au cannabis et champ d’application des diététistes

Depuis le 17 octobre 2019, les aliments au cannabis sont légaux au Canada à des fins récréatives. Cela ne change pas les obligations professionnelles et juridiques des diététistes, leur champ d’application et l’exigence d’offrir des soins nutritionnels sûrs, axés sur le client, dispensés avec compétence et dans le respect de l’éthique. Les diététistes doivent faire preuve de jugement lorsque les clients les questionnent sur les aliments au cannabis. Voici trois scénarios : deux sont dans le champ d’application des diététistes, alors que le troisième ne l’est pas.


Dans le champ d’application de la diététiste

Scénario 1 – La diététiste discute avec un client des répercussions de l’utilisation du cannabis comme stimulant de l’appétit.

Un client consulte une diététiste pour la gestion de son poids. La diététiste découvre, en consultant ses antécédents nutritionnels, que le client consomme des aliments au cannabis.

L’objectif du client est de perdre du poids. Dans le présent cas, discuter des répercussions du cannabis comme stimulant d’appétit fait partie du champ d’application de la diététiste.

Scénario 2 – Un client veut essayer les aliments au cannabis comme stimulant d’appétit.

Un client perd du poids de façon non intentionnelle parce qu’il n’a pas d’appétit. Il croit que les aliments au cannabis pourraient l’aider et demande le soutien de la diététiste pour mettre au point un plan de traitement. La diététiste accepte.

La diététiste sait que le cannabis à des fins de soins de santé est un médicament d’ordonnance inscrit qui correspond à l’acte autorisé de prescription. La diététiste veut respecter la demande du client et le dirige vers un médecin.

La diététiste collabore avec le médecin, fournit de l’information en fonction de son évaluation et discute d’autres solutions pour stimuler l’appétit. Collaborer avec le client et le médecin et partager avec eux la prise de décisions fait partie du champ d’application de la diététiste. Le médecin détermine qu’il est cliniquement pertinent de prescrire du cannabis comme stimulant d’appétit.

Hors du champ d’application de la diététiste

Scénario 3 – Une client demande à la diététiste de lui recommander des recettes contenant du cannabis.

Une cliente est aux prises avec une perte d’appétit et demande à sa diététiste des recettes contenant du cannabis pour stimuler son appétit. Une diététiste peut-elle recommander des recettes contenant du cannabis?

Donner des recettes d’aliments contenant du cannabis pour traiter un client équivaut à recommander ou à prescrire du cannabis, qui est un médicament d’ordonnance inscrit, lorsqu’utilisé à des fins de soins de santé. L’autorisation de prescrire des médicaments ne fait pas partie du champ d’application des diététistes. Même si le cannabis est cuit, cela ne change pas le fait qu’il est un médicament contrôlé dans le contexte des soins de santé. Recommander des recettes avec du cannabis exigerait une délégation pour transférer l’acte autorisé à la diététiste dans des circonstances appropriées.

L’Ordre est conscient que le cannabis est un nouveau secteur en croissance qui concerne la diététique. Les diététistes sont encouragées à se tenir au courant des enjeux émergents liés aux produits alimentaires à base de cannabis. On les encourage aussi, dans le respect de leur champ d’application, à intégrer des approches qui amélioreront la prestation de services diététiques sûrs, dispensés avec compétence et dans le respect de l’éthique. L’Ordre fournira des mises à jour, s’il y a lieu, au fur et à mesure que le cadre législatif et de réglementation évoluera au Canada.

Pour plus d'information, voyez l'article publié par l'Ordre en 2018, Cannabis: ce que vous devez savoir

Si vous avez d’autres questions, veuillez communiquer avec le Service de consultation sur l’exercice de l’Ordre.
 
practiceadvisor@collegeofdietitians.org
416-598-1725 / 1-800-668- 4990, poste 397