ScénarioCapacité de prendre des décisions

Capacité de prendre des décisions relatives au traitement

Un médecin de famille vous dirige, à titre de diététiste offrant des soins à domicile, vers une cliente de 49 ans pour des services d’éducation et de gestion de la nutrition en raison d’un récent diagnostic de diabète insulinodépendant. La cliente a une déficience développementale, elle vit seule et elle semble en mesure de fournir des renseignements précis sur son apport alimentaire quotidien.

Lorsque vous expliquez à la cliente le lien entre son alimentation et l’insuline, elle devient plutôt agitée. Elle répète plusieurs fois qu’elle ne savait pas que « ce régime alimentaire serait pour toujours » et qu’elle veut manger comme « tout le monde ». Quand vous tentez de la rassurer en lui disant que vous travaillerez avec elle pour établir un plan qu’elle pourra suivre, elle commence à pleurer.

À la visite suivante, vous tentez d’illustrer quelques concepts. La cliente est de nouveau bouleversée. Elle dit ne pas croire en l’importance de « cette histoire de régime » et affirme que rien ne se passera si elle saute des repas et qu’elle prend ensuite son insuline. Après la visite, vous communiquez avec le médecin traitant qui vous dit que, selon lui, la cliente est capable de comprendre son diabète et les répercussions de son traitement. Il réitère que le régime alimentaire est une composante essentielle du traitement de la cliente. Vous appelez également l’infirmière de soins à domicile. Celle-ci affirme que la cliente est capable de préparer et de s’injecter l’insuline de façon autonome. Elle vous dit toutefois que la cliente habite près d’un membre de sa famille et que ce dernier participe à certains aspects des soins de la cliente. Que faites-vous?

 

Le scénario « Capacité de prendre des décisions relatives au traitement » démontre la complexité se rattachant au fait de déterminer si un client a la capacité de fournir son consentement éclairé pour un traitement précis. Il arrive parfois qu’un client soit apte à prendre certaines décisions, mais pas d’autres.

Dans ce scénario, la principale préoccupation est de savoir si la cliente comprend les répercussions de sa décision relative au traitement et si elle est consciente des conséquences. Le fait qu’elle ait affirmé à la deuxième visite qu’elle ne croit pas en l’importance du régime alimentaire et que rien ne se passera si elle saute des repas et qu’elle prend ensuite son insuline soulève de sérieux doutes quant à sa capacité de comprendre les conséquences de ses décisions. La diététiste doit, en tenant compte des points de vue du médecin traitant et de l’infirmière de soins à domicile, faire sa propre évaluation de la capacité de la cliente à prendre cette décision précise. Si vous déterminez que la cliente n’en est pas capable, vous devez obtenir le consentement du mandataire spécial pertinent. (Voir les Normes d’exercice de la profession, Consentement au traitement, normes 1, 3 à 5 et 7)

Une certaine confusion entoure parfois le rôle de la Commission du consentement et de la capacité dans les décisions d’incapacité. À moins que la Commission ait pris une décision générale d’incapacité au sujet d’un client, le praticien de première ligne a la responsabilité de déterminer la capacité du client pour un traitement individuel proposé. Dans ce cas, vous ne détermineriez pas la capacité générale de la cliente, mais plutôt si la cliente est capable de prendre une décision au sujet des changements précis recommandés à son régime alimentaire.

Les Normes d’exercice de la profession, Consentement au traitement et à la collecte, l’utilisation et la divulgation de renseignements personnels sur la santé précisent les responsabilités professionnelles se rattachant à l’obtention du consentement éclairé pour un traitement nutritionnel conformément à la Loi de 1996 sur le consentement aux soins de santé.